Hémarina: son procédé de substitut de sang humain à partir d'un ver marin non validé faute d'organismes de certification

Le laboratoire biopharmaceutique Hémarina basé à Morlaix, a mis au point un procédé qui permet d’allonger la durée de vie des organes en attente de greffe à partir de l'hémoglobine d'un vers marin. Procédé en attente de commercialisation, par manque d'organismes certificateurs.


 


Cela fait 25 ans que Franck Zal travaille à la mise au point de son procédé: lorsqu'il était chercheur au CNRS, il a découvert les propriétés étonnantes de l'hémoglobine de l'arénicole. Un globule rouge de ce ver marin a des capacités oxygénantes 40 fois supérieures à celui de l'être humain. Il est aussi 250 fois plus petit, ce qui lui permet de se faufiler dans les moindres recoins d'un organe. Les essais cliniques réalisés sur 61 patients greffés ont confirmé que l'hémoglobine d'arénicole pouvait révolutionner la greffe d'organe.


Le temps de conservation d'un rein est de douze heures, avec notre produit, il est d'une semaine. Pour un poumon, on passe de 6h à 48h. Une expérimentation au Canada est même allée jusqu'à une semaine. Grâce à cette découverte, la greffe d'organe ne devient plus un phénomène d'urgence, explique le spécialiste.

Aujourd'hui, Hemarina possède une ferme d'élevage d'arénicoles, à Noirmoutier. Elle est en capacité de produire suffisamment de flacons de sa solution miracle pour assurer toutes les transplantations des patients français en attente de greffe.
 

Une mise sur le marché bloquée faute d'organismes de certification 


Il ne lui manque qu'une chose: la certification. A cause d'une nouvelle réglementation européenne, il n'y a plus que cinq organismes habilités à la délivrer pour toute l'Europe. Il n'y en a aucun en France.

"En 2012, il y avait 90 labos certifiés en Europe. Aujourd'hui, il en reste cinq. Résultat, ces organismes subissent un véritable goulot d'étranglement. Et nous, voila deux ans que nous sommes en attente de certification pour un produit qui est prêt. Il nous manque juste un numéro estampillé à coté de la marque CE sur nos flacons!" précise le directeur d'Hemarina.

Franck Zal demande au gouvernement français d'intervenir pour accélérer le processus de certification. Car le temps presse: chaque année, un organe prélevé sur deux est perdu ou transplanté en très mauvais état à cause d'une conservation défaillante.
 
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